Transidentité
- Par sandrasexo
- Le dimanche, 13 septembre 2015
- Dans Transidentité
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« Le sexe c'est ce que l'on voit, le genre ce que l'on ressent »
Il m'a fallu du temps dans ma pratique pour apprendre et comprendre ce que la transidentité avait à me dire, et ce qu'elle avait à me dire dans un premier temps c'était déjà d'interroger mon propre rapport au corps, à ma sexualité, à ma féminité (qui me paraissait évidente, depuis toujours), d'interroger aussi mon hétérosexualité (que non plus je n'avais jamais questionnée), mon rapport à l'autre, comment je me comportait, jusqu'aux pratiques sexuelles, à ce que je pouvais ressentir ou vivre de ma vie et pourquoi c'était comme ça et pas autrement ...
Les multiples discussions que j'ai eues avec des personnes en questionnement identitaire ont été très riches de ce point de vue : aller là où nous ne sommes jamais allés, non pour déconstruire systématiquement comme le croient ceux qui ont paniqué dès que le mot 'genre' est prononcé, mais simplement, curieusement, savoir ! Le plus beau voyage selon moi étant toujours celui vers soi-même...
Pourquoi je me sens femme ? Pourquoi j'aime à me tartiner le corps d'huiles qui sentent bons ? Quelques hommes aussi et pas des homosexuels... Pourquoi je suis girly jusque dans ses caricatures parfois, ou à excès pour le moins, quand d'autres femmes s'aiment au naturel et dans des tenues unisexes ?
Les personnes transidentitaires ou en attente de réassignation n'ont pas choisi ce qu'elles vivent et la souffrance que constitue cette particularité ne peut pas nous laisser indifférents.
J'ai eu la chance de ressentir mon genre en accord avec mon sexe de naissance, ce qui n'est pas le cas de tout le monde... Les réponses sont très différentes d'un pays à un autre, d'une civilisation à une autre, d'un temps à un autre...
En tant que professionnels du champ de la santé sexuelle, nous devons écouter ces souffrances d'identité (et non de sexualité car même si il peut y avoir aussi des problèmes sexuels ce n'est pas l'origine du trouble), accompagner et proposer une réponse à la fois thérapeutique et savoir orienter vers une prise en charge pluridisciplinaire auprès d'équipes médico chirurgicales formées et référencées.
C'est déjà aussi ne pas ignorer, ne pas rester sans savoir, sans réponse : lire, se renseigner, se former, rencontrer, écouter.
Dernier point la transidentité ne relève pas d'une pathologie psychiatrique et ne disparait donc pas avec une psychanalyse !
D'autres solutions et un autre regard sont encore à apporter et à maintenir.
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